La traite négrière à Saint-Barthélemy

Gustavia - Saint Barthélemy

La traite négrière et Saint-Barthélemy

Évoquer la traite des Noirs (le trafic des Nègres pour l'esclavage) dans le cas de Saint-Barthélemy conduit à des orientations multiples. Sans documentation et sans grandes histoires jusqu'à la prise de possession de l'île par les suédois en 1785, il convient ensuite de faire la distinction entre :

  • trafic de captifs pour fournir Saint-Barthélemy et trafiquants de Gustavia à Saint-Barthélemy (Suédois, Anglais, Français, Allemands, Italiens, Espagnols, pirates ou corsaires insurgés des États Sud-américains vers l'indépendance etc.) à l' « exportation », sur Cuba notamment;
  • traite inter-îles et traite par l'Afrique de « New Negroes » avec même quelques armements "locaux";
  • politique toute commerciale de la Mère Patrie, Couronne de Suède et États Généraux du Royaume (Parlement), et administration locale des exécutants (gouverneur, conseil de l'île, conseil de justice et autres) qu'il est donné de suivre très tardivement avec par exemple la vente de poudre "royale" à l'attention des négriers illégaux et français pour la plupart;

et ainsi de suite sans jamais perdre de vue que l'île de Saint-Barthélemy constituait pour la Suède la seule possession dans les Amériques, aussi ridicule et insignifiante qu'elle soit et ce pendant près d'un siècle (1784-1878); un siècle qui verra précisément l'éradication de ce fléau humain sur l'Atlantique.

La traite négrière à Saint-Barthélemy : une histoire inconnue puisque jamais encore étudiée

C'est bien là une étude qui exige une recherche des plus minutieuses dans la riche documentation multilingue ayant trait à l'île de Saint-Barthélemy. Une recherche qui n'avait jamais encore été menée et qui explique une bibliographie si pauvre: un seul et unique texte spécifiquement dédié, en 1975 qui plus est; mais une recherche sans laquelle de nombreux visionnaires de renom ont tout de même réussi l'exploit de tirer de remarquables conclusions sur la traite des Nègres à Saint-Barthélemy, par nécessité sans doute ? Une recherche toujours en cours actuellement dans des fonds d'archives qui pour certains ne sont même plus accessibles et ce dans l'indifférence quasi généralisée (Fonds suédois de Saint-Barthélemy); une recherche très « time consuming » mais absolument indispensable.

Le fruit de ces recherches a pris, pour l'instant, la forme d'un répertoire : le « "Répertoire" de la traite négrière : Saint-Barthélemy (Suède) », recensant tous les documents relatifs à la traite négrière retrouvés jusqu'ici et en particulier les voyages négriers mentionnant l'île de Saint-Barthélemy; un répertoire qui s'enrichit au fil des découvertes historiques et de leur transcription, et lorsque nécessaire de leur traduction du suédois: work in progress.

De même l'histoire de l'abolition de ce trafic honteux, ainsi qu'il a été savamment qualifié, de par ses résurgences implacablement nombreuses et variées, s'appréhende au travers des extraits de la gazette locale « The Report of St. Bartholomew » (1804-1817) et se dessine autour des législations "suédoises" récurrentes (1792-1844) et de fait révélatrices des pires difficultés à y mettre une fin définitive. On consultera aussi cette recherche en archives quelque peu inattendue, menée par le gouverneur suédois de Saint-Barthélemy en mai 1842, sur ordre exprès du Roi de Suède.

Bibliographie (traite négrière & Saint-Barthélemy)

  • 2009. [Sv] WEISS, Holger. « Danskar och svenskar i den atlantiska slavhandeln 1650-1850 [Les Danois et les Suédois dans la traite négrière transatlantique 1650-1850] » dans Global historia från periferin. Norden 1600-1850, Red. Leos Müller, Göran Rydén & Holger Weiss, Lund, Studentlitteratur, p. 39-74.
  • 2009. [Fr] COMITÉ DE LIAISON ET D'APPLICATION DES SOURCES HISTORIQUES. J’ai croisé Andrew Steinmetz l’Africain au Wall House, île de Nantes.
  • 2007. [Fr] DIRECTION DES ARCHIVES DE FRANCE. Guide des sources de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions, Paris, La Documentation française, sous la direction de Claire Sibille, voir p. 107, 111, 122, 265, 270 et 272.
  • 1999. [Sv] SJÖSTRÖM, Rolf. « En nödvändig omständighet - Om svensk slavhandel i Karibien [Une circonstance nécessaire - À propos de la traite négrière suédoise dans les Caraïbes] » dans Svenska överord. En bok om gränslöshet och begränsningar, Raoul Granqvist (Red.), Stockholm, Brutus Östlings Bokförlag, p. 41-57.
  • 1998 (sept.). [Sv] ÅBERG, Alf. « Smyghandelns svenska ö hade slavar till 1847 [L'île suédoise du commerce illicite avait des esclaves jusqu'en 1847] » dans Kulturens Värld, Stockholm, no 3, p. 38-41.
  • 1988. [Fr] DAGET, Serge. Répertoire des expéditions négrières françaises à la traite illégale, 1814-1850, Nantes, Université de Nantes, 603 p.
  • 1975. [En] EKMAN, Ernst. « Sweden, The Slave Trade and Slavery, 1784-1847 [La Suède, la traite négrière et l'esclavage] » dans Revue française d'histoire d'outre-mer, Paris, p. 221-231.
  • 1951. [Sv] HILDEBRAND, Ingegerd. Den svenska Kolonin St-Barthelemy och Västindiska Kompaniet fram till 1796 [La colonie suédoise de St-Barthélemy et la West India Company jusqu'à 1796], Lund (Suède), 352 p.
  • 1842. [En] STEINMETZ, Andrew. A voice in Ramah; or lament of the poor african, a fettered exile, afar from his fatherland [Une voix à Rama; ou complainte du pauvre africain, un exil enchaîné, loin de sa terre natale], London, Harvey and Darton, 340 p. édition en ligne.

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